Institut Fraser: Le système de santé universel du Japon : un modèle pour réduire les coûts et les temps d'attente au Canada

CALGARY, ALBERTA--(Marketwired - 15 avril 2013) - Le Canada a beaucoup à apprendre du modèle japonais de soins de santé universels, qui permet aux patients d'accéder rapidement à des traitements de qualité à un coût largement inférieur à celui du système de santé canadien. C'est ce que nous apprend une nouvelle étude de l'Institut Fraser, un organisme de recherche canadien indépendant et non partisan.

« En 2009, les dépenses de santé du Canada étaient de 87 % supérieures à celles du Japon, et de 26 % supérieures aux dépenses moyennes des pays développés offrant des soins de santé universels. Pourtant, les délais d'attente pour obtenir un traitement au Canada sont toujours parmi les plus longs des pays développés », déplore Nadeem Esmail, directeur de la recherche sur les politiques de santé de l'Institut Fraser et auteur de l'étude intitulée Health Care Lessons from Japan. La version intégrale du rapport d'enquête (en anglais seulement) est accessible en format PDF sur le site de l'Institut à l'adresse www.institutfraser.org.

« L'expérience du Japon montre qu'il est possible d'offrir des soins de santé de qualité à l'ensemble des citoyens, peu importe leur capacité de payer, et à un coût raisonnable pour les contribuables. »

Cette dernière étude s'inscrit dans une série d'analyses de l'Institut Fraser sur le financement et la prestation des services de santé dans d'autres pays développés garantissant l'accès universel aux soins de santé.

Elle relève les aspects suivants qui distinguent le cadre de politiques en santé du Japon de celui du Canada :

  • Le partage des coûts des services médicaux de toutes formes;

  • Une prestation principalement privée des services de soins de courte durée (soins hospitaliers et chirurgies);

  • Un financement des soins hospitaliers fondé sur les activités;

  • Un système de santé parallèle privé;

  • Des assureurs indépendants tenus par la loi de fournir une couverture universelle selon une formule fondée sur les primes (communément appelée « système d'assurance sociale »).

« Pour reproduire le modèle japonais de soins de santé, le système canadien nécessiterait une réforme en profondeur. Il faudrait notamment passer d'un régime public d'assurance financé à même les impôts à un système d'assureurs indépendants offrant une couverture fondée sur le versement de primes, explique M. Esmail.

« Le système japonais à assureurs multiples est réglementé par le gouvernement fédéral pour garantir l'accès aux soins de santé à l'ensemble de la population, y compris les personnes incapables de s'offrir une couverture, grâce au soutien des contribuables. »

Selon l'étude, tous les Canadiens profiteraient des réformes suivantes fondées sur le cadre japonais, qui a fait ses preuves quant à la prestation universelle de soins de santé de qualité à un coût raisonnable :

  1. Mettre en œuvre des modèles de financement (des hôpitaux et des services de chirurgie) fondé sur les activités

Le financement fondé sur les activités incite les hôpitaux à traiter plus de patients et à fournir les types de services dont ceux-ci ont le plus besoin. L'octroi d'enveloppes budgétaires globales (principal mode de financement des hôpitaux au Canada) coupe le financement de la réalité de la prestation de services. Par ailleurs, selon certaines études, le financement fondé sur les activités peut se traduire par la prestation d'un plus grand volume de services, des délais d'attente plus courts pour les patients, des soins de meilleure qualité, une diffusion plus rapide des technologies médicales et des meilleures pratiques, et une plus grande efficacité globale.

  1. Permettre la prestation privée de services hospitaliers et chirurgicaux

Environ 70 % des hôpitaux japonais sont de propriété privée, ce qui représente 55 % du nombre total de lits, mais 74 % des lits de courte durée se trouvent dans les hôpitaux privés et 26 %, dans le secteur public.

« Le principal avantage d'une plus grande prestation privée de soins de santé dans le cadre du financement fondé sur les activités est d'encourager la concurrence, ce qui incite l'ensemble des fournisseurs, tant publics que privés, à être plus efficient », fait valoir M. Esmail.

  1. Introduire des systèmes de partage des coûts pour la couverture universelle des soins de santé, lesquels comportent des limites annuelles raisonnables et l'exemption automatique des personnes à faible revenu

L'absence de partage des coûts (formule où les patients doivent payer une partie de leurs services médicaux assurés) a entraîné une demande excessive et le gaspillage des ressources dans le système de santé canadien. Le partage des coûts encourage les patients à prendre des décisions éclairées sur le moment opportun d'une consultation médicale et le meilleur point d'entrée du système de santé, ce qui augmente l'efficacité des soins, réduit en fin de compte les dépenses totales et améliore l'accès aux traitements pour les personnes nécessitant des soins. Il a été démontré que les politiques de partage des coûts ne nuisent pas à la santé des populations pourvu que les personnes à faible revenu soient exonérées.

  1. Établir un système d'assurance sociale garantissant une couverture universelle avec un financement des primes, et offrant un soutien aux personnes incapables de s'offrir une assurance

Le système d'assurance sociale japonais - qui repose en grande partie sur la propriété privée et la concurrence - permet un accès rapide et à moindre coût à des soins de qualité. Des études menées à l'échelle internationale montrent que les modèles d'assurance sociale surclassent souvent les régimes publics d'assurance maladie sur le plan de la rapidité et de la qualité des soins ainsi que de l'accès aux technologies médicales de pointe.

« L'une des principales différences entre un système d'assurance sociale et un régime public d'assurance est la dépolitisation de la prise de décision, soutient M. Esmail.

« L'indépendance des fournisseurs leur permet de se concentrer sur les besoins des consommateurs au lieu de ceux des administrateurs. »

L'Institut Fraser est un organisme canadien indépendant de recherche en politique publique et d'éducation qui possède des bureaux à Vancouver, à Calgary, à Toronto et à Montréal, et collabore avec 86 centres d'études et de recherches dans le monde. Sa mission consiste à mesurer, à analyser et à faire connaître les effets d'un marché concurrentiel et de l'intervention gouvernementale sur le bien-être des citoyens. Afin de préserver son indépendance, l'Institut refuse toute subvention et tout contrat de recherche des administrations publiques. Consultez son site à l'adresse www.institutfraser.org.