Agathe Lecaron : "Être une femme à la télé, c'est mieux qu'avant"

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À la tête de l’émission de France 4, "La maison des maternelles", Agathe Lecaron est animée par de nombreux engagements, notamment ceux autour de la parentalité qu’elle aborde dans le magazine "Les Maternelles", un trimestriel vendu en kiosque depuis mars 2022. Pour Yahoo, l’animatrice est revenue sur sa propre expérience de la maternité, mais aussi sur ses débuts dans l’univers impitoyable de la télévision, entre succès et désillusions.

Agathe Lecaron multiplie les projets. En plus d’animer chaque jour du lundi au vendredi l’émission "La maison des maternelles" sur France 4, elle co-anime tous les samedis avec Ali Rebeihi le rendez-vous de la chaîne consacré au bien-être, "Bel & Bien", et s’apprête à prendre les commandes d’une nouvelle émission en prime sur France 3, "Chemins de traverse". À côté de tout ça, Agathe Lecaron aborde le thème de la parentalité dans le magazine "Les Maternelles", a lancé sa propre marque de vêtements baptisée Ronron, et donne la parole à des anonymes dans son podcast "Ex". Bref, une femme accomplie qui, pourtant, a connu des débuts difficiles dans le monde de la télévision. Notamment lors de son tout premier direct…

Vidéo. Agathe Lecaron : "Jean-Pierre Foucault n'était pas content de moi après mon premier direct"

Avant de maitriser parfaitement les codes de l’animation télé, Agathe Lecaron a dû se frotter à un défi de taille : co-animer avec Jean-Pierre Foucault l’émission culte "Sacrée soirée" diffusée sur TF1 de 1987 à 2009. À l’époque, l’animateur est déjà le géant du petit écran que les Français connaissent. Agathe Lecaron, elle, fait ses débuts timidement. L’enjeu est de taille : "C’était un direct avec une pression de dingue, et l’une de mes idoles. Jean-Pierre Foucault, j’allais le voir dans le public quand j’avais 14-15 ans" se souvient-elle aujourd’hui. Le stress est à son comble. Si bien que son corps l’exprime violemment, trois jours avant le grand évènement. Un matin, Agathe Lecaron se réveille couverte de plaques de boutons rouges sur tout le corps. Heureusement, son visage est épargné mais… "comme il fallait que je porte une petite robe un peu sexy, on m’avait mis des tonnes de fond de teint."

Et les couacs s’enchaînent pour Agathe Lecaron. Le jour J, une mauvaise organisation de la production de "Sacrée soirée" cause son retard sur le plateau de l’émission, en plein direct. De quoi tendre un peu plus l’atmosphère, surtout avec son co-animateur : "Jean-Pierre Foucault n’était pas content. Il n’a pas été content de ma première prestation, il me l’a dit. Pour moi, c’était un rêve de gosse. Alors, s’entendre dire qu’on n’est pas bon par le graal du graal, c’était un peu compliqué. On a eu du mal à se partager le prompteur. Bref, c’était une mauvaise expérience pour lui je pense, pour moi aussi."

"J’ai l’impression qu’on peut un peu vieillir à la télévision"

Heureusement, ce mauvais départ en tant qu’animatrice n’a pas entaché la suite de la carrière d’Agathe Lecaron. Après être passée par TF1, puis M6, elle débarque sur France 5 en 2011, où elle prend les rênes du magazine "On n’est pas que des cobayes !" jusqu’en 2013. Et quitter l’immense TF1 pour une chaine du service public a engendré beaucoup de changements. Car, jusqu’alors, Agathe Lecaron était bien consciente du rôle très étriqué dans lequel la télévision tentait d’enfermer les femmes. Elle-même a grandi avec, pour idoles, Jean-Pierre Foucault et Michel Drucker. "Je n’avais pas vraiment de modèle féminin, à part Pépita qui amenait les cadeaux à la fin, ou les filles qui tournaient les lettres dans La roue de la fortune" se souvient-elle.

Sur TF1, elle comprend très vite que l’apparence d’une animatrice est primordiale, et que chaque détail physique est méticuleusement soigné. Alors, quand elle débarque sur le service public, elle est quelque peu décontenancée : ici, on ne lui demande pas d’être belle à l’écran, mais surtout d’assurer son discours. "J’étais étonnée parce que je n’étais pas éclairée, il n’y avait pas de maquilleuse" raconte-t-elle, se souvenant du jour où sa demande d’avoir une coiffeuse dans les coulisses de l’émission en a étonné certains : "En fait, ils s’occupaient toujours de ce que je disais, du contenu." Aujourd’hui, Agathe Lecaron se réjouit d’assister aux changements de considération à l’égard des femmes dans l’univers de la télévision. "J’ai l’impression qu’on peut un peu vieillir à la télévision. J’ai 48 ans. Quand j’avais 30 ans, je me disais que je ne ferai de la télé que jusqu’à 40, 45 ans, après on ne voudra plus de moi. On ne m’a jamais fait de remarques sur mon âge. Jamais. Mais c’est vrai que, là, je suis la plus vieille des gens avec qui je travaille."

Vidéo. Agathe Lecaron : "Devenir maman c'est une tempête affective"

"On n’est pas des parents parfaits. Et vous savez quoi ? C’est OK." Cette phrase, ô combien importante, trône en grosses lettres sur la couverture du dernier numéro du magazine "Maternelles", près du sourire radieux d’Agathe Lecaron. Un message que l’animatrice a toujours eu à coeur de partager, à travers son émission sur France 4, mais aussi sa propre histoire de vie. Mariée à François Pellissier depuis 2014, Agathe Lecaron est l’heureuse maman de Gaspard, né en 2014, et Félix, né deux ans plus tard. Devenue mère à 40 ans, elle avait déjà expliqué à Yahoo les raisons qui avaient motivé cette grossesse "sur le tard", notamment celles qui entourent sa carrière à la télévision. Comme beaucoup d’autres femmes très investies dans leur métier, Agathe Lecaron a toujours été consciente du caractère incertain de sa place professionnelle, dans une société où la grossesse est souvent considérée comme un frein à toute ascension. Et ce, même si les moeurs tendent à changer aujourd’hui.

"Devenir maman, c’est une tempête affective. Ça a été une telle déflagration, peut-être parce que je suis devenue maman sur le tard. C’est quand même un sujet de faire ses enfants tard comme ça" estime aujourd’hui l’animatrice. Pour elle, il est plus qu’important de ne pas entourer de tabous ces grossesses tardives, qui impliquent bien souvent une multitude de questionnements et projections sur l’avenir et le temps que l’on pourra passer avec ses enfants, "parce qu’on est plus fatiguées". "Je suis très certainement une maman différente que si je les avais eus à 30 ans" assure Agathe Lecaron. Si elle se réjouit des avancées sociétales, l’animatrice rejette l’idée qui suppose qu’une maman qui travaille est une super-héroïne, et qu’un père qui s’investit dans la vie de ses enfants est un "nouveau père" façon 2022 : "Je pense que si on interview 10 couples, c’est toujours la mère qui connait la date du prochain rendez-vous chez le pédiatre pour le vaccin. On garde quand même cette charge mentale."

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