JJ Abrams impose des quotas pour inclure plus de femmes et de minorités

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(Photo: Copyright Lucasfilm Ltd.)

Un pas de géant dans l'industrie du cinéma ? JJ. Abrams répond à sa manière à la polémique #OscarsSoWhite qui continue de secouer Hollywood, en mettant en place une diversité statistique au sein de sa société de production.

Selon le Wall Street Journal, le réalisateur de “Star Wars VII : Le Réveil de la Force” a demandé aux agents et collaborateurs de sa boîte de production Bad Robot de lui adresser plus de femmes et de personnes issues de minorités pour des postes d'écriture, de production ou de réalisation de ses futurs projets. Une posture politique dans la continuité de son travail artistique, puisque après son tout nouveau jeune casting pour le dernier “Star Wars”, le cinéaste a récemment affirmé que certains personnages homosexuels pourraient voir le jour dans la saga.

Le cinéma, un milieu composé d'hommes blancs hétérosexuels

Lorsque l'Académie a annoncé les prétendants aux Oscars en janvier et qu'aucune personne de couleur n'avait été nommée dans les catégories majeures, la polémique sur le manque de diversité a de nouveau explosé. Lors de la 88ème cérémonie des Oscars, l'animateur Chris Rock a abordé le sujet de front durant tout le spectacle tandis que le ministre du culte protestant Rev Al Sharpton protestait au même instant et pour la même raison avec réseau d'action nationale, devant le Dolby Theater où se déroulait la cérémonie.

Parallèlement, le manque de représentation des femmes pose aussi problème dans l'industrie hollywoodienne depuis longtemps. Selon une étude de l'Université de Californie du Sud publiée en février, seul un tiers des personnages de films sont des femmes. La palette de métiers exercés par les héroïnes est très limitée et bien souvent, les femmes sont impliquées plus fréquemment que les hommes dans des scènes dénudées. Derrière la caméra, c'est encore pire : seuls 15 % des réalisateurs sont… des réalisatrices.

Hollywood doit être représentatif du pays

Pour JJ Abrams, la polémique sur la diversité à Hollywood n'était que le symptôme d'un mal endémique face auquel il faut désormais sévir. “La controverse des Oscars était une sorte de réveil pour nous tous”, explique-t-il dans une interview au New York Times, “Les gens s'exclamaient : “C'est vraiment génial que vous ayez fait Star Wars avec un casting aussi représentatif” mais nous nous sommes rendus compte que cela devait être une approche systémique de la chose (…) L'Oscar est la dernière station du train, la première, c'est ce qui a besoin d'être fait”.

Ses futures productions seront ainsi plus représentatives des Etats-Unis, aussi bien parmi les acteurs que parmi son personnel technique. Une instauration de quotas à l'embauche lui permettra d'accueillir au moins 50% de femmes, 12% de Noirs, 18% d'hispaniques, et 6% d'asiatiques.

Si la discrimination positive choque encore en France, elle reste souvent perçue comme nécessaire aux Etats-Unis. La directive émise par JJ Abrams précise ainsi qu'un plus grand nombre de minorités concernées pourraient apporter leurs voix – comptant parmi elles « des candidats dont les orientations religieuses ou sexuelles sous-représentées ». D'après le réalisateur de quarante-neuf ans, cette mesure tient moins du politiquement correct que de s'assurer que “l'ensemble des talents choisis soit aussi riche et représentatif que possible (…)”. Il ajoute que la décision semble également logique financièrement : se sentant mieux représentés, les spectateurs seront plus nombreux à pousser les portes des salles de cinéma.