Loi travail : ce que nous réserve cette semaine sociale agitée

Le gouvernement n'en a pas terminé avec la contestation de la loi travail. Après les carburants, le secteur des transports s'apprête à vivre une semaine agitée avec des appels à la grève, reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et opposition à la loi El Khomri, alors que l'Euro de football approche.

Bonne nouvelle si vous vous déplacez en voiture. La situation s'est améliorée sur le front des carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers. “Il y aura de l'essence” lundi dans les stations, a assuré dimanche le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Des perturbations perdurent cependant. Six des huit raffineries françaises sont toujours à l'arrêt ou au ralenti. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.

La galère dans les transports

Cette semaine, la mobilisation va se concentrer dans les transports. A la SNCF, où des négociations sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir. Aux motifs internes, la CGT-Cheminots, premier syndicat, et SUD Rail ont ajouté l'opposition à la loi travail.

Pour la SNCF, cette menace de grève dure vient s'ajouter à une fin de semaine difficile, avec deux pannes successives qui ont bloqué des milliers de passagers vendredi et dimanche.

Côté RATP, ce n’est guère mieux. La CGT a lancé un appel à la grève “illimitée”. Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri. SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l'Euro “contre la loi travail et "la remise en cause du statut RATP”.

Et comme si cela ne suffisait pas, le trafic aérien pourrait aussi connaître des perturbations, en raison d'une grève à l'Aviation civile (DGAC) prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications internes.

Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi El Khomri.

Un déblocage à venir ?

Pour la première fois depuis deux mois, le Premier ministre a appelé ce week-end le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un “bon signe”. Dimanche soir, il a exigé le retrait de l'article 2 “colonne vertébrale” du texte. “Si le gouvernement dit “on suspend la procédure parlementaire, on discute, on améliore”, y'a pas de problème. C'est ce qu'on dit depuis le début"”, a-t-il affirmé, se défendant d'infléchir sa position.

Mais le numéro un de la CFDT, Laurent Berger - également contacté par le Premier ministre samedi - a demandé, lui, le "maintien de l'article 2”, en “l'expliquant davantage”.

Le bras de fer se poursuit donc entre l'exécutif et les anti-loi travail, CGT en tête. François Hollande et Manuel Valls entendent aller “jusqu'au bout” du projet de loi et se montrent inflexibles sur l'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la branche.