Pourquoi boycotter la fourrure ?

Chaque hiver, le débat revient sur le devant de la scène et à présent des réseaux sociaux à coup de pétitions ou d’images de défilés où la fourrure est à l’honneur. Si aujourd’hui tout le monde reconnait que les méthodes d’obtention de la fourrure sont cruelles, certaines persistent à en porter. Décryptage.

Alors que la viande est dans une mauvaise passe à mesure que sont révélés les mauvais traitements que subissent les animaux dans les abattoirs, il en va de même avec la fourrure qui, semble-t-il, ne peut tout simplement pas être obtenue dans le respect de l’animal. De nombreuses associations dénoncent régulièrement la cruauté qui règne dans le monde des fabricants de fourrure et appelle au boycott de certaines marques en diffusant des vidéos d’infiltration ou des photos attestant auprès de tous ceux qui détournent le regard que l’on ne peut produire de la fourrure qu’au dépend de la souffrance des animaux en question, qu’il s’agisse de leur mise à mort ou de leurs conditions de détention ou d’élevage.

C’est là le premier argument : la souffrance animale pour obtenir de la fourrure est devenue suffisamment visible pour dégouter tout un chacun d’arborer une fourrure « sale ». Problème : la fourrure, c’est tout de même assez beau, il faut le reconnaitre. Et la fausse fourrure ne saurait remplacer le panache d’une belle veste en vison.

Alors comment se positionner ? D’une manière générale, une tolérance est logiquement appliquée aux fourrures vintage qui ne relèvent pas d’un commerce actuel et n’entretiennent pas le businesse d’une marque aux pratiques douteuses. Ce qu’il faut surtout éviter semble être les petites pièces de fourrure accolées à des modèles produits en grandes séries : elles impliquent forcément une production à trop grande échelle pour être bien faite. Et en bonus, comme ce genre d’habits est souvent fabriqué à l’étranger, entre autre en Chine, pour réduire les coûts, on peut être sûr que ce ne sont pas les normes européennes qui s’appliquent…. Oublions alors les capuches à fourrure, les doublures en fourrure, les bonnets à pompons en fourrure : on a parfois du mal à savoir s’il s’agit de lapin ou de … chien et de chat !

Selon Fourrure Torture, 2 millions de chats et chiens sont tués pour leur fourrure chaque année dans le monde, battus, saignés, pendus et même parfois dépecés vivants. Une barbarie qui appelle à un boycott pur et dur de tout ce qui vient de l’étranger, déjà, et qui donne lieu à de nombreuses campagnes d’activistes (relayées entre autre ici ou par la Fondation Brigitte Bardot ) et a des pétitions comme ici : www.jeneportepasdefourrure.com. Faut-il pour autant adopter de la fausse fourrure ? Pas forcément car elle est souvent de mauvaise qualité et manque d’élégance.

En conclusion : il doit bien y avoir quelques entreprises qui font les choses dans le respect de l’animal, mais aucune n’ouvre ses portes aux caméras pour le prouver, et les marques sous-traitent en général cette partie de leur production. Le consommateur étant donc dans l’impossibilité de connaitre la provenance exacte des pièces de fourrure, dans le doute, mieux vaut s’abstenir que d’alimenter une industrie opaque où le business prime sur l’éthique.

A retenir:

- regarder le pays de fabrication et les appellation sur les étiquettes

- regarder la liste des marques épinglées par les associations pour mauvais comportements et celles qui s’engagent à ne plus en utiliser (visible sur le site Mode Sans Fourrure par exemple )

- étudier les sites qui dénoncent les mauvais traitements pour voir les choses en face

- privilégiez les friperies pour vous offrir une veste si vous y tenez : elle sera moins chère et sans doute mieux coupée qu’un modèle neuf créé avec pour mot d’ordre « rentabilité »

- Pensez bien qu’il en est de même pour la production de plumes (les oiseaux sont plumés vivants), d’angora et même de laine : si celle-ci n’est pas arrachée du dos des moutons, ceux-ci subissent d’atroces traitements dans les élevages.